Éditeurs de logiciels français un manque d’audace à l’international ?

21 décembre 2015
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Que cela soit par leur taille, par crainte du marché mondial ou par manque de financement, une étude publique montre que les quelques 2500 éditeurs de logiciels français se montrent réticents quand il s’agit de se lancer à l’international. Malgré ce constat peu favorable, ces PME françaises ont pourtant des atouts non négligeables pour s’exporter.

D’après une étude réalisée par la Direction générale des entreprises (DGE), du ministère de l’Économie, de l’Industrie et du Numérique et l’AFDEL, les éditeurs de logiciels français sont en effet peu présents à l’international, à cause du marché français qui est majoritairement constitués de petites entreprises. Quels sont donc les freins pour se lancer ?

 

Le chiffre d’affaire des éditeurs de logiciels comme signe distinctif

Ce manque d’internalisation peut s’expliquer en grande partie par le lien fort existant entre la taille des entreprises et leur expansion à l’international. En effet, les éditeurs français de logiciel sont essentiellement constitués de petites entreprises : 93% des 2500 éditeurs français de logiciel réalisent un chiffre d’affaires inférieur à 5 millions d’euros en majorité sur le sol français.

On apprend également que les éditeurs français réalisant moins de 10 millions d’euros de chiffre d’affaires, font 19% de ce chiffre à l’international. Le chiffre augmente à 36% pour les entreprises réalisant entre 10 et 50 millions d’euros de chiffre d’affaires et passe à 50% pour celles dépassant les 100 millions d’euros.

 

Des opportunités sur le marché mondial

Concernant les choix de ces entreprises qui s’exportent, les destinations favorites restent les pays limitrophes ainsi que l’Amérique du Nord, ce qui parait assez logique.

Les résultats les plus intéressants concernent en effet, les destinations les plus attractives mises en avant par l’étude. A savoir, le Maghreb, le Moyen-Orient, la Chine et l’Inde qui affichent une croissance et un développement du numérique important.

Il est également intéressant de noter que la majorité des implantations à l’étranger résultent d’opportunités spontanées, via une demande client ou une implantation liée à un rapprochement des frontières. Cette majorité reste à relativiser puisque près d’un tiers des éditeurs de logiciel s’exportant à l’international, ont un objectif stratégique lié au développement initial de leur entreprise.

Un contexte favorable malgré des freins au développement

L’économie française actuelle engendre quelques freins pour les entreprises souhaitant se lancer à l’international. En effet, le manque de culture de l’international, les budgets marketing à la baisse et la difficulté à lever des fonds n’avantagent pas les entreprises désireuses de s’étendre.

Du côté des atouts mis en avant par l’étude, nous retrouvons : une R&D innovante et la reconnaissance des compétences des ingénieurs français à l’international. Un écosystème de start-up dynamique ainsi que des aides financières ou non des pouvoirs publics.

En conclusion, nous pouvons citer la recommandation de notre Secrétaire d’État chargée du Numérique, Axelle Lemaire :

« Cette étude le démontre bien, se lancer à l’export, si c’est parfois ressenti comme un risque ou un saut dans l’inconnu, c’est une stratégie payante pour nos éditeurs, qui disposent de nombreux atouts et bénéficient d’écosystèmes dynamiques, comme de dispositifs publics encourageants pour accompagner leur internationalisation. Tous les compteurs sont au vert, c’est le moment d’oser ! »

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